Le chemin du pardon
J’ai rencontré le chemin du pardon en 2018 et j’ai compris que cette notion était chez moi incomprise et dévoyée.
J’étais en plein chaos émotionnel, dans le choc d’une trahison profonde et cuisante. Je voulais forcer le processus et abréger ma souffrance, pardonner alors que mon cœur saignait, que mes tripes hurlaient, je voulais aimer à tout prix et j’en sentais l’urgence et la nécessité, mais l’inaccessibilité dans l’instant. Ma tête comprenais que la seule issue était celle de pardonner, je voulais sauver les meubles, mon couple, mes amitiés mais je n’avais pas saisi l’ampleur du véritable cadeau qui se cachait derrière ce don. Deux ans d’un herpes buccal qui me rongeait le corps et qui a disparu grâce aux séances d’accompagnement émotionnel et à la compréhension du véritable pardon en moi.
J’ai commencé à pratiquer la méthode du ho’opono pono :
Désolée, pardon, merci, je t’aime

Ce mantra résonnait en moi et s’installait doucement sans que j’en comprenne toute la portée, et j’ai alors commencé à saisir toute l’humilité qui se révèle grâce au pardon. Demander pardon alors qu’on se pense victime, ça écorche. L’injustice, l’orgueil, la souffrance s’accrochaient et se déchaînaient en moi.
Mon cœur, ravivé de ses blessures profondes, était submergé de différentes émotions : la rancœur, la haine, le désir de vengeance, la peur, l’élan d’amour, la tristesse et la compassion…tout se confondait et me faisait vivre une sidération physique éprouvante.
J’ai continué mon initiation : mes séances en mémoire cellulaires, mes lectures, un séjour à la sainte Baume, la rencontre des cercles de pardon, autant de pierres posées sur mon chemin pour me soutenir sur cette voie.
Et enfin j’ai compris, non pas dans ma tête mais dans mes cellules. Je n’avais plus besoin d’attendre que l’autre me demande pardon pour dissoudre ce poison qui se répandait en moi et m’empêchait de sortir en paix, d’être au monde ou de continuer à être heureuse et tout simplement d’aimer.
J’ai compris que Pardonner me permettait de ne pas rester dans un état de victime et de reprendre le pouvoir sur ma vie. J’étais invitée à me libérer de l’illusion que l’autre a tout pouvoir sur nous, invitée à arrêter d’utiliser l’extérieur comme prétexte à mes comportements.
J’ai découvert que je pouvais à la fois tout pardonner… et ne rien laisser passer. Que si le pardon me permettait de guérir mon cœur, il pouvait tout à la fois me réconcilier avec ma tête, et que le discernement m’invitait à être plus juste avec moi même pour ne pas confondre pardonner, excuser, cautionner ou même se réconcilier.
« Pardonner ne veut pas dire tout effacer, ni excuser celui qui nous a fait du mal, encore moins cautionner ses agissements. Mais pouvoir les considérer avec discernement, sans haine ni violence. »
» On peut tout pardonner et… ne rien laisser passer »
Olivier Clerc.
Je vous souhaite de rencontrer ce chemin un jour…
Merci à toutes les personnes qui m’ont permis de faire mes pas vers cette belle medecine du coeur…